NOTE VII. ÉPICES.

Les épices, dont il est question dans ce volume de Saint-Simon, étaient primitivement des présents en nature que l'on offrait aux juges après le gain d'un procès. Cet usage était très ancien. Saint Louis défendit aux juges de recevoir en épices plus de la valeur de dix sous par semaine. Philippe le Bel leur interdit d'en accepter au delà de ce qu'ils pourraient consommer journellement dans leur maison. Peu à peu l'usage s'introduisit de remplacer les épices par de l'argent; mais le nom resta le même. On voit en 1369 un sire de Tournon donner vingt francs d'or à ses deux rapporteurs, et ce après l'avoir obtenu en présentant requête au parlement. Les juges finirent par considérer les épices comme une redevance qui leur était due, et un arrêt de 1402 prononça dans ce sens. On obligea même les plaideurs à les remettre d'avance, et depuis cette époque on appela épices la somme que les juges des divers tribunaux recevaient des parties dont ils avaient examiné le procès.

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