La facilité avec laquelle le régent abandonna les anciens usages est bien caractérisée dans le passage suivant des Mémoires inédits du marquis d'Argenson:
« Saint-Cernain demanda à S. A. R. M. le duc d'Orléans, régent, l'honneur de porter l'habit à brevet; il l'obtint et alla remercier. Le régent répondit: Je souhaite, monsieur, que votre tailleur vous le donne d'aussi bon cœur que moi. Ledit Saint-Cernain est pauvre et glorieux; au reste, brave et ambitieux. Il se pique de ressembler au maréchal de Villars; il le copie; il prétend qu'il fera une aussi grande fortune que lui. On l'a trouvé une fois s'exerçant à signer: le maréchal-duc de Saint-Cernain. En attendant il va à pied. L'habit à brevet allait mal à ce train-là. Le régent était non seulement fait à multiplier les grâces ci-devant singulières, mais il avait une secrète malice pour avilir tout ce que le feu roi avait eu à cœur d'illustrer: cela provenait d'avoir été maltraité sur la fin du règne et par le testament. Ajoutez à cela qu'une cour moderne se pique de tourner en ridicule et de traiter avec une supériorité indiscrète tout ouvrage, manière et respects de l'ancienne cour. »