NOTE II. MÉPRIS POUR LES ANCIENS USAGES PENDANT LA RÉGENCE.

La facilité avec laquelle le régent abandonna les anciens usages est bien caractérisée dans le passage suivant des Mémoires inédits du marquis d'Argenson:

« Saint-Cernain demanda à S. A. R. M. le duc d'Orléans, régent, l'honneur de porter l'habit à brevet; il l'obtint et alla remercier. Le régent répondit: Je souhaite, monsieur, que votre tailleur vous le donne d'aussi bon cœur que moi. Ledit Saint-Cernain est pauvre et glorieux; au reste, brave et ambitieux. Il se pique de ressembler au maréchal de Villars; il le copie; il prétend qu'il fera une aussi grande fortune que lui. On l'a trouvé une fois s'exerçant à signer: le maréchal-duc de Saint-Cernain. En attendant il va à pied. L'habit à brevet allait mal à ce train-là. Le régent était non seulement fait à multiplier les grâces ci-devant singulières, mais il avait une secrète malice pour avilir tout ce que le feu roi avait eu à cœur d'illustrer: cela provenait d'avoir été maltraité sur la fin du règne et par le testament. Ajoutez à cela qu'une cour moderne se pique de tourner en ridicule et de traiter avec une supériorité indiscrète tout ouvrage, manière et respects de l'ancienne cour. »

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